Association Humanitaire Kankélé
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Désolé de ne pas avoir, comme à l'habitude, mis en ligne sur le site, des nouvelles tout au long du parcours de l'ambulance, mais, sécurité oblige, il nous a semblé plus sage de faire un « silence radio » jusqu'à ce que nous soyons arrivés à bon port.

Avec un peu de décalage, voici un condensé de notre voyage.

J1 : 17 décembre, 4h 40, contact, le moteur tourne, nous quittons Pensol. Mauvaise surprise le tableau de bord n'a plus d'éclairage, pas très pratique de rouler à l'estime ! Un peu après Bordeaux nous profitons d'une courte pose pour vérifier les fusibles : tous en bon état. Finalement nous avons trouvé la panne due à un contact défaillant.

Les Kms défilent  comme un long ruban tout au long de cette journée et vers 20h, après avoir parcouru 1200 kms, nous décidons de "poser l'ancre" dans un parking de routiers pour prendre quelques heures de repos bien mérité.

J2 :18 décembre : 5 heures, après une nuit séquencée par les arrivées et départs de camions, nous reprenons la route, dans le brouillard, qui ne nous abandonnera qu'à quelques kilomètres d'Algésiras. Les billets sont pris pour le ferry dont le départ est prévu à 14h, mais qui en fin de compte, ne lèvera l'ancre qu'à … 16h 15, phénomène classique que l'on rencontre chaque année !


Traversée calme sans problème, débarquement idem. Après une bonne heure d'attente, nous recevons l'agrément de quitter le port et prenons de nuit l'autoroute en direction de Casablanca, Marrakech. Après trois heures de route, nous faisons halte dans une aire de repos pour prendre un rapide repas et passer la nuit.

J3 : 19 décembre : 6heures, bien reposés, nous reprenons notre périple en direction du camping de Marrakech que nous atteindrons vers 14 h. locale. Plaisir de pouvoir profiter d'une bonne douche et de pouvoir communiquer des infos pour le site via Internet. Occasion également pour faire un contrôle général du véhicule après ses 2300 premiers kilomètres et s'assurer que tout est O.K.

Demain il faudra se lever très tôt car un long trajet nous attend pour rejoindre El Argoub.

J4 : 20 décembre : 5h nous quittons le camping de Marrakech pour rejoindre l’autoroute en direction d'Agadir.

Le ciel est très nuageux et assez rapidement la pluie arrive, elle ne cessera qu’après avoir franchi les contreforts de l'Atlas. Sur Agadir le soleil est présent. Finie l'autoroute, c'est maintenant la route en direction de Tiznit puis Tan Tan où un très fort vent de travers ralentit notre progression.

Une courte halte vers 13h pour se restaurer un peu et nous continuons notre périple pour atteindre Tafaya vers 18h 30. Une aire de station service est la bienvenue pour passer la nuit et, moment de réconfort, le propriétaire accepte de nous préparer un tajine de mouton, accompagné de thé à la menthe... un vrai luxe après cette longue journée un peu fatigante où près de 800 km ont été parcourus.

J5 : 21 décembre : Après une nuit, bercés par les coups de vent violents, nous reprenons la route vers 6h30 en direction de Laâyoune. Cette ville de garnison a triplé sa superficie en deux ans, véritablement impressionnant ! Par contre les panneaux indicateurs de direction ne sont pas encore tous posés et leur absence nous fait perdre pas mal de temps. Nous continuons notre course vers le sud. Le Sahara Occidental est toujours aussi désespérément plat et monotone.

17h, nous faisons halte à El Argoud, dernier lieu habité avant le poste frontière. Le ciel voilé par les vents de sable d'altitude laisse à peine percevoir le soleil.

L'étape de demain sera nettement plus courte.

J6 : 22 décembre : Ce matin grasse matinée, nous ne quittons El Argoud que vers 9h. Il nous reste encore un peu plus de 300 kms pour atteindre le poste frontière. Le vent se lève en cours de route et nous roulons dans un brouillard de sable fin.

Une courte pause pour refaire un plein en cours de route et atteignons la frontière mauritanienne vers 13 heures. Des files interminables de camions sont déjà en attente.

Nous passerons la nuit devant les barrières d'entrée car la distance pour rejoindre Nouakchott est trop grande si nous voulons y arriver de jour.. Espérons que demain matin les formalités ne seront pas trop longues...

J7 : 23 décembre : Il faut attendre presque 9h30 pour que les douaniers et services de police daignent se mettre au travail. Deux bonnes heures seront nécessaires pour pouvoir nous engager dans le « no man's land » qui permet de rejoindre le poste frontière mauritanien.

Nouveau parcours du combattant pour obtenir le visa d'entrée, faire les formalités de douane, de police, d'assurance et de change. La corruption chez les douaniers a repris ses droits et il faut beaucoup de diplomatie et de fermeté pour ne pas se faire véritablement « plumer ». La totalité des formalités sur les deux postes frontière nous aura pris plus de quatre heures...
Un rapide sandwich pris sur le pouce et nous reprenons la route vers Nouakchott que nous atteindrons vers 19h 30.

Nous faisons halte à l'Auberge Sahara dont le seul intérêt est d'être à l'entrée de la capitale, mais dont le confort et la qualité se sont sérieusement dégradés.
Demain le départ vers Aleg est prévu pour 6 heures.

J8 :24 décembre : 6h30, nous quittons l'auberge Sahara pour prendre la direction d'Aleg. Pas toujours facile de se diriger de nuit dans Nouakchott  avec une absence de panneaux de direction. Heureusement le GPS Garmin nous permet de trouver le bon cap à suivre. Il faudra quand même près d'une heure pour sortir complètement de l'agglomération très étendue. Le ciel est couvert et la température restera fraîche jusqu'en milieu de matinée.

Cette année la Mauritanie a profité de pluies très abondantes qui se sont poursuivies tardivement dans la saison, si bien que les arbustes épineux du désert sont beaucoup plus verts que les autres années à la même époque.

Nous atteignons Aleg en toute fin de matinée et faisons un rapide repas quelques kilomètres après la sortie de la ville.
Il nous reste au moins cinq heures de route pour rejoindre la ville de Kiffa.

La route a été entièrement refaite, un régal ! Seule ombre au tableau, les cadavres d'animaux par centaines qui jonchent les bas côtés et les énormes tas d'ordures et déchets divers à l'entrée et sortie du moindre village. De ce côté-là, il reste encore beaucoup à faire.

J9 : 25 décembre : Après une nuit près d'un poste de gendarmerie, nous reprenons la route dès les premières lueurs de l'aube,

direction Aâyoun el Atrouss et si possible le poste frontière de Gogui, avec le Mali. Les 70 premiers kilomètres sont un vrai régal,

la route a été entièrement refaite, un vrai ruban de velours... mais la satisfaction ne dure pas, car une piste véritablement « pourrie » prend la suite sur 150 kms, ce qui ne permet pas de dépasser une moyenne de 30km/h.

Après Aâyoun, la situation devient meilleure, malgré des tronçons où la route a disparu pour laisser place à la « tôle ondulée » aux plaques de « fech, fech » et autres réjouissances du même genre.

Arrivés à Gogui, c'est une autre partie de plaisir qui nous attend : les démarches administratives, (visas,douanes, change...). Elles vont durer trois bonnes heures, au bout desquelles il nous est imposé la présence à bord d'un gendarme armé, (moyennant 10 000 Francs CFA) pour rejoindre Nioro du Sahel, afin d'y obtenir un laisser-passer pour le véhicule, sur l'itinéraire que nous avons prévu, et le tampon des services de police moyennant finances !!! Nous passerons la nuit dans la cour du poste de gendarmerie.

J10 : 26 décembre: Un nouveau gendarme « d'escorte » vient nous rejoindre vers 8h30, c'est lui qui devra nous accompagner jusqu'à Bamako (31 000 CFA à payer encore!). Le trajet va durer 6h avec pour seuls brefs arrêts, de nombreux contrôles et vérifications administratives. Notre « ange gardien » s'est endormi pendant une bonne partie du parcours... L'arrivée sur Bamako se fait à l'heure de la reprise du travail. Il faut alors nous frayer un chemin au milieu de milliers de mobylettes, motos et voitures, dont les notions de code de la route sont des plus relatives, pour rejoindre au bout de deux heures l'autre extrémité de la capitale, où nous faisons nos adieux à notre « protecteur ». La température locale est de 35°.

Deux heures encore, et nous atteignons Bogoni, à la tombée du jour. Un petit hôtel sera notre hâvre de paix et réconfort pour la nuit après 10h de route sans même une pause déjeuner. (une douche chaude et une bière bien fraîche... « le petit Jésus en culotte de velours » aurait dit ma grand-mère!!!). Demain, direction Sikasso, le poste frontière avec le Burkina et quelques 50 kilomètres plus loin, le village de Wempéa 2, première étape de travail pour Kan Kélé !
P.S. :Désolé pour les photos, aujourd'hui cela n'a pas été  possible.

J11 : 27 décembre : Nous quittons l'hôtel vers 7h pour rejoindre Sikasso, puis le poste frontière avec le Burkina. Les formalités aussi bien côté malien que burkinabé se passent sans problème et pour une fois assez rapidement. Plus de goudron jusqu'à la nationale qui remonte de Banfora à Toussiana, c'est à nouveau la piste de latérite et nous roulons au milieu d'un nuage de poussière très dense. Un petite pause sous des arbres pour un rapide repas et nous reprenons notre route. A Toussiana nous quittons à nouveau le goudron pour prendre la piste jusqu'au village de Wempéa 2, première étape de notre périple, il est 16 heures. L'ambulance a changé de couleur, elle n'est plus blanche, mais marron !!!

J12 : 28 décembre : Nous avons pris place dans nos cases respectives, nous pouvons commencer à décompresser. La journée va se passer à tout vérifier au niveau mécanique, faire quelques petites réparations et à redonner sa couleur de départ au véhicule par un grand lavage près de la pompe du forage. Les volontaires n'ont pas manqué de venir prêter main forte...

En fin d'après-midi, moment de détente au bord du marigot avec les enfants.