Association Humanitaire Kankélé
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Lundi 10 février. 7 heures 30 du matin, le soleil est encore voilé par les nuages de poussière soulevés par l'Harmattan.

Nous prenons la piste, cap au nord vers la frontière du Bénin, jusqu'au village de Tchitchira pour y rencontrer les enseignants. C'est là que Koudjara, ancien enseignant volontaire de Kawa-haut, maintenant titularisé grâce au soutien de Kan Kélé, a pris son premier poste.

Là encore, le manque de classes oblige à occuper des bâtiments insalubres pour assurer l'éducation des enfants.

Nous profitons de ce déplacement, pour gagner le village de Kotokou, 14 Km plus loin, point final de la piste.

C'est dans cette région que se trouvent les étonnants "châteaux Tamberma" ou "Tata somba".

Les premières constructions de ce type remontent au 15ème siècle et leur similitude architecturale, à une échelle plus petite, avec les forteresses médiévales de l'Europe est étonnante, dans la mesure où des populations qui ne s'étaient jamais rencontrées ont utilisé le même concept pour se protéger.

Visite également au dispensaire local. Il est propre et bien organisé. Un seul infirmier se bat comme il peut avec des moyens très limités pour assurer les soins de plus de 4000 habitants.

Encore un endroit où Kan Kélé s’efforcera d'apporter un peu d'aide.
A notre retour, nous nous rendons sur la tombe du chef du village de Kawa-bas, décédé quelques mois plus tôt, pour lui rendre un hommage dans le respect de la tradition locale.

C'était un homme bon, qui s'est toujours battu pour soutenir les actions de Kan Kélé et mobiliser les populations chaque fois que nécessaire.

Mardi 11 février. Rencontre avec les jardiniers du jardin communautaire.

Ils nous exposent leurs problèmes : régulièrement les clôtures de palmes qu'ils construisent sont détruites par les troupeaux de bœufs des Peuls nomades de passage, chèvres et poules viennent terminer le saccage !
Leur travail étant jusqu'ici très encourageant, nous transférons, à leur demande, le budget prévu pour la construction d'une case de rangement dans l'achat de matériel pour construire une clôture grillagée résistant aux animaux.
D'autres paysans de Kawaga, ont commencé à organiser un nouveau potager communautaire près d'un marigot. Chaque matin à 5 heures, ils parcourent 4 km dans la nuit pour venir arroser leurs cultures. Ils manquent de matériel et sollicitent une aide. Kan Kélé va leur fournir deux arrosoirs supplémentaires.

Mercredi 12 février. Rencontre avec les « enseignants volontaires » de l'école de Kawa-bas. Un cas particulièrement intéressant mérite un soutien : après deux années passées à l'université de Kara et l'obtention d'un D.E.U.G., l'un d'eux a fait le choix de revenir dans son village pour « se mettre au service de l'éducation » des enfants, tout en préparant son diplôme d’enseignant.

Séance photos pour les enfants parrainés du primaire : mise à jour indispensable et envoi de leur portrait récent aux parrains et marraines. Ils sont fiers de porter une tenue toute neuve .

Chez Frédéric, le menuisier, le grenier construit avec son épouse est maintenant terminé. L'engrangement du sorgho (gros mil) peut commencer. Il assurera une grande partie de la nourriture de la famille jusqu'à la prochaine récolte.

Chaque jour, nous devons faire face à de nouveaux problèmes, souvent délicats, que nous nous efforçons de  résoudre avec l'appui des sages du village dans le respect de leurs coutumes.

Jeudi 13 février. « Re-grimpette » ! Les enseignants de Kawa-haut  ont sollicité de nouveau notre venue dans leur village pour assister à une fête organisée en l'honneur de Kan Kélé.

A notre arrivée, une haie d'honneur formée par les enfants scandant une chanson de bienvenue nous attend

Le chef du village, les enseignants et les sages viennent nous accueillir.

Le programme des manifestations commence par un match opposant l'équipe des garçons à celle des filles. C'est l'occasion pour eux d’étrenner l'un des superbes ballons offert par le football club de St Junien et de porter les maillots qu'ils avaient reçus l'an passé.

A la fin de la première mi-temps, l'équipe des garçons mène 1 à 0.

Tout au long du match, la cadence du jeu est donnée par les joueurs de tambour et percussions.

C'est sur un tir au but que l'équipe des filles égalise

sous les applaudissements du public. L'honneur est sauf et les deux équipes se congratulent dans la joie.
Un peu plus tard, les différentes personnalités locales se relaient pour faire leur discours de remerciement et  par la même occasion, présenter leurs doléances pour de futures actions Kan Kélé.

Le repas de midi est partagé en commun, arrosé bien sûr, de bière de mil. Nous rejoignons Kawa-bas vers 16 heures, sous un soleil encore bien cuisant.